Histoire des dhows

Un peu d’histoire...

La construction navale est aujourd’hui dominée par la Corée, le Japon et la Chine, l’Inde se situe très loin derrière ces leaders, au 25 ème rang mondial. Et pourtant, ce pays a une très vieille tradition de construction de bateau qui remonterait à 2500 ans avant notre ère.

A cette époque, elle exporte déjà du grain, du coton et des épices dans les ports de la Mésopotamie à bord de cargos tout en bois, appelés « Dhow » qui sont toujours construits dans deux états de l’union, celui du Gujarat au nord-ouest et celui du Kerala au sud-ouest.

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Les chantiers sont tous dirigés par des familles Musulmanes, descendant de la longue tradition des armateurs Arabes qui accostèrent voici des siècles sur les côtes Indiennes.

Un armateur du 17ème siècle ne serait pas dépaysé dans ces deux états, bien que 400 ans soient passés, il ne trouverait pour ainsi dire aucun changement dans la technique de construction des « dhows », aucun engin mécanisé n’intervenant dans la construction des bateaux.

A Calicut, grand port commercial de la cote du Kerala, il n’y a pas d’usine, pas de pollution, il n’y a que les senteurs de poivres, de cardamome ou de gingembre qui vous poursuivent dans chaque petite ruelle, dans chaque entrepôt. Cette région est aussi l’une des plus riches en forêt de teck, ce bois l’un des meilleurs au monde sert depuis des siècles à construire des « dhows » destinés essentiellement au pays du golfe.

La religion Islamique a aussi pris la route du commerce. Les Musulmans de cette côte de Malabar forment la communauté la plus ancienne de l’Asie du sud. Durant des siècles, par la mer rouge et la méditerranée, les négociants Arabes et Indiens approvisionnèrent en épices tout le Moyen-Orient et l’Occident, de l’Egypte à Venise, la moitié du monde découvrait avec délice, les saveurs inconnues de l’Inde.

Un proverbe du Kerala dit que le dieu qui créa cette terre avait surement la main verte. La nature ici s’est en effet montrée généreuse, dans les plantations de teck, ce bois précieux gorgé d’huile est le matériau privilégié de la construction naval, c’est lui qui fait la réputation des « dhows » de Calicut.

Depuis une trentaine d’année, l’exploitation du Teck est gérée par le gouvernement, l’état ayant décidé de protéger cette richesse naturelle en interdisant son exportation.

Les constructeurs Indiens sont les seuls désormais à utiliser leur Teck, réputé être l’un des meilleurs au monde. Les « dhows » de Calicut sont en bois, de la proue à la quille, ce sont les derniers bateaux du monde de cette taille à être faits ainsi à mains d’hommes. Depuis toujours, aucun plan préalable n’est établi avant la pose de la quille, rien n’a changé, l’architecte ne conçoit qu’une petite maquette.

Le Dhow est un gigantesque berceau de bois, chaque homme a travaillé ici en artiste, véritable bâtisseur d’une cathédrale marine. Aucune machine ne pénètre jamais sur le chantier, depuis des siècles, les « dhows » se construisent ainsi à la force du poignet, alors pourquoi changer...